Bon alors je reviens sur mes deux premiers dessalages avec Bluebell*
lors des petits bouchons!
(Vaurien Guindé 71, équipé de ses 6 packs de 2 flottas d'origine orange et jaune, pas de flotta triangulaire de compartement avant, pas de flottas dans compartiment proche tableau arrière)
Dessalage/ressalage ok 1 (vent de terre force 5 avec rafales à 6, mer plate)
Tout d'abord, sur la première manche, c'est moi qui barrait.
Il s'agissait d'un empannage au passage d'une bouée de parcours.
Nous étions talonnés avec "The Dude", auquel j'avais pris soin de laisser un peu d'eau.
Au moment de l'empannage, nous étions proches quasi côté à côte, et je les surveillais,
j'ai aussi vu Franck qui commençait à installer le tangon pour le foc.
Tout cela m'a un peu distrait, du coup j'ai pas surveillé la girouette, on s'est retrouvé en fausse panne et vlan! empannage involontaire.
J'ai vu mon beau bateau se coucher (çà fait un effet bizzare...), sans même avoir le temps de penser à savoir s'il flottait ou non, on s'est retrouvés à la baille : mon joujou de rêve sur lequel j'ai passé tant d'heures de travail, tout simplement englouti par les flots.
Le mât n'a pas eu le temps de couler, et j'ai pu rejoindre très vite la dérive en n'ayant qu'à enjamber le plat bord (monter dessus en me disant : "j'espère qu'elle va tenir"), le bateau s'est redressé et Franck est monté dedans tout de suite. Pendant que j'ai rejoint l'avant du bateau pour le tenir*, en me disant à tiens ...il flotte!
A ce moment, là tout devient calme, pendant que l'équipier trime au seau, le bateau tient bout au vent, là j'ai tout de même commis l'erreur de chercher à nager pour l'orienter, en plus de celle de n'avoir pas mis le haut de ma combi. Il suffit juste de faire ancre en agrippant l'ancrage d'étai avant.
Franck a ensuite commencé à vider le bateau au seau (Note importante : le seau avait bien été accroché au départ sinon on l'aurait perdu et le ressalage aurait été impossible), il ne l'a vidé qu'à demi, et m'a dit de remonter à bord...ce que j'ai fait: facile car le bateau était encore à moitié enfoncé.
Ensuite on est parti plein vent arrière, mais avec le bateau à moitié rempli d'eau, l'équilibre était dur à tenir. Franck a bien réagi en mettant le beateau à la cape. Ce n'est qu'à la cape que nous avons finalement pu vider l'autre moitié du canot.
Fin du 1er chapitre.
Dessalage/ressalage ok N°2 (vent de terre force 5 avec rafales à 6, mer peu agitée)
Sur le raid. Franck était à la barre, vent arrière limite de fausse panne.
J'ai dit à Franck 2 fois que c'était très très limite...
Il a choisi de continuer ainsi pensant qu'il suffisait de surveiller le moment où la voile allait empanner, avec la main tenant l'écoute, pour réagir et éviter le dessalage;
Quand çà s'est passé, on n'a pas eu le temps de dire ouf que le bateau était couché.
J'ai mis un certain temps à me dépêtrer d'une écoute qui trainait dans l'eau.
Pendant ce temps Franck a essayé d'aller empêcher le mât de couler. Sans succès, ... On a perdu un temps précieux, Le bateau a chapeauté, et à mon grand étonnement, a commencé à couler par l'arrière. C'est ensuite que je me suis dit que rajouter des flottas à l'arrire c'est pas du luxe.
Bref j'ai nagé pour contourner le bateau, mais étant retourné c'était impossible de grimper dessus facilement. C'est là que j'ai vu un lutin bondisant qui m'a doublé, Franck en l'occurence qui courrait sur la coque, il était monté par l'arrière, pas bête car elle était plus enfoncée.
C'est donc lui qui a pu redresser le canot à l'aide de la précieuse dérive (qu'à moitié enfoncée lors de l'empannage imprévu).
Ensuite le suis allé à l'avant tandis que Franck était à l'intérieur en train de vider.
Je lui ai dit de le vider complètement cette fois-ci; çà a donc duré deux fois plus longtemps !
Vient l'instant de remonter à bord. Le bateau commençait à prendre de la vitesse, j'ai pu longer la coque en me disant qu'il ne fallait surtout pas lâcher à ce moment là!!
J'ai rejoint le tableau arrière. Le bateau était à fond, à vouloir partir au surf, et moi j'étais à faire le plomb à l'arrière en "body drag". Le tableau était plus haut qu'au dessalage précédent car le bateau avait été bien vidé. C'est là que çà devient plus difficile car la force de l'eau nous retiens carrément en arrière !
Voyant que mes forces restantes allaient être limite, j'ai demandé à Franck de me filer un coup de main pour remonter, mais je voyais bien qu'il était occupé à gérer l'allure et qu'il ne pouvait pas venir à l'arrière pour m'agripper. (je voyais la sécu pas loin qui nous surveillais donc pas de panique)
J'ai finalement réussi à envoyer le bas de mon gilet par dessus le tableau. Ceci m'a littéralement accroché au tableau, et sauvé... car j'étais alors sécurisé, même si j'avais le bas du corps toujours happé par l'eau. J'ai ainsi pu reprendre mon souffle 1 bonne minute . Cela a suffit pour que je puisse enfin passer le reste du corps par-dessus le tableau.
Fin du deuxième chapitre.
Pendant les deux dessalages, on n'a rien perdu à part une bouteille d'eau qui nous a été rendue par la sécu. Rien n'a cassé, un flotta s'est dégonflée (bouchon parti) et un crochet sans doute mal vissé s'est décroché. On a été surpris de voir que les objets ont eu tendance à vouloir rester dans le canot: par ex, le stick qui s'était décroché, une canette de bière Amsterdam Navigator non fixée, qui a mystérieusement a passé deux dessalages et demi sans souci (on l'a bu en arrivant sur le sable... çà faisait du bien j'vous l'dis.)
Au retour le bateau était resté tout beau, comme à l'aller... pas une égratignure, rien de cassé ! L'équipage lui, était évidemment rinçé mais tout de même content de rentrer ainsi que de cette expérience réussie, et par ailleurs, très bien encadrée lors de cet événément.
Luc M.
(qui a pris de la bouteille aux p'tits bouchons)
PS: Note j'ai vu que deux autres canots dont celui de Manal n'ont pas pu ressaler également en raison d'un problème de patte de retenue de femelot de safran / ou de son absence pure et simple (c'était aussi le cas de nos deux compères avec les flottas pas attachées). Auquel cas le gouvernail complet se détache et se retrouve tout bonnement à "la baille" lors du retournement et il alors est impossible de le remettre en place avec le bateau à l'envers/couché (car il faut alors le pousser vers le haut!! l'emboîtement n'étant déjà pas facile vers le bas quand çà bouge), ni à l'endroit car la barre est primordiale et doit être déjà à poste au ressalage puis pour maintenir le canot à l'endroit.