Réparation d'un liston sur coque plastique (par Patrice Bourdon)

L'achat d'un bateau d'occasion peut révéler des surprises. Patrice Bourdon en a fait les frais lorsque, en ôtant des adhésifs mystérieux, il s'est aperçu que ceux-ci cachaient les stigmates de contacts "pas très amicaux" lors de régates mouvementées.
Rien de très grave, mais la réparation nécessite un minimum de savoir et de doigté.Bien entendu, cet article ne concerne pas uniquement les coques Faccenda, mais tous les bateaux plastiques. Il est à rapprocher du sujet concernant la Réparation de l'étrave d'une coque plastique, fait par Thibault Vandrot.

Lisons ce que nous propose Patrice Bourdon.


Réparation d'un liston sur une coque Faccenda

Suite à un abordage ? Le liston a éclaté, fibre cassée et gel coat sauté.
Le but est donc de reprendre tout ceci : réparer la cassure et refaire la finition de surface.

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1ere étape
Ouvrir la cassure en enlevant les débris de gel coat, et permettre la pénétration du matériau de réparation.
Utiliser une bonne râpe à bois en prenant garde de ne pas faire plus de dégât à la fibre.

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Pensez à dégraisser à l’acétone une fois que vous jugez le "nettoyage" suffisant.

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2eme étape

Délimiter la zone de travail a l’aide d’un adhésif large, pour ne pas tâcher/rayer/abimer plus loin.

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Dans le cas présent, il fallait aussi légèrement redresser le liston qui n’était plus aligné dans son ensemble
J’utilise donc deux pinces étaux, un plat inox de 4mm, et deux patins en caoutchouc.

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3eme étape
Pour permettre la bonne adhérence de la matière, j’imprègne dès le départ à la résine époxy.

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4eme étape
Préparation de l’époxy chargée. J’utilise du simple talc comme charge.
Bien respecter la température de travail (supérieure à 20°) et le dosage.
Charger l’époxy jusqu’à obtenir une pâte assez consistante, genre mastic.

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Poser, en partant du bas, une bande d’adhésif large qui servira à retenir le mélange.

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Remplir la cassure en prenant soin de bien remplir au fond.

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Refermer et laisser sécher. Compter une nuit, pour avoir la certitude que c’est sec.

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Le lendemain enlever la protection.

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5eme étape
Commencer a râper le surplus de résine, suivi d’un 1ere ponçage au 600 pour avoir une 1ere idée du résultat. Toujours poncer avec une cale pour ne pas creuser plus par endroit…

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.. suivi d’un coup de râpe pour mettre la réparation en retrait de la surface. Ceci permet d'avoir le même niveau final avec le gel coat.

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Et la surface est prête à recevoir le gel coat.

6eme étape

Préparation du gel coat. Toujours bien respecter le dosage et la température d’utilisation.
Si ça vous semble trop pâteux, vous pouvez diluer (acétone ou diluant spécial), et si c’est trop liquide, attendez qu’il commence un peu à prendre, ou ajoutez de la charge spéciale.
Reposer un adhésif en partant du bas et remplir modérément de gel coat.

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Refermer et laisser sécher deux heures. Si la température est supérieure à 25°, c’est parfait.

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7eme étape

Enlever la protection et commencer à poncer au 600, puis 1200. Ça doit suffire, mais vous pouvez aller jusqu’au 1500.
Toujours poncer a sec. Si vous ajoutez de l’eau, la poussière va colmater, et vous donner un faux aspect.Commencer à poncer du centre vers l’extérieur, et s’il s’agit d’un arrondi comme ici, poncez verticalement, pas horizontalement, sinon vous allez créer des arrêtes.
S’il y a des manques dans le gel coat, vous repassez au pinceau et vous re-poncez.
Vous terminez en passant du polish pour redonner le brillant au gel coat.

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Au final ça donne ça.
Si l’aspect ne vous convient pas, vous pouvez poncer plus, et repasser du gel coat.

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Les ingrédients :

- Un bateau abimé …
- De la charge pour résine
- Du papier de verre, 600, 1200 , 1500
- Une rape a bois
- Du gel coat parafiné de réparation (le gel coat non parafiné ne sèche pas a l’air libre, la paraffine en remontant a la surface de celui-ci, l’isole de l’air)
- Si vous n’avez que du gel coat normal, vous serez obligé de le couvrir, film alimentaire, pour qu’il sèche
- De l’adhésif large
- Un vieux pinceau
- Des pots vides
- De l’acétone, chiffon, balance électronique, polish.

Guide de montage

 

Le Guide de montage du Vaurien


Avertissement

GUIDE DE MONTAGE

Merci à Pablo Cabello et à l'ASV España

Le présent article est la traduction en français d'un remarquable travail de Pablo Cabello.
Pablo Cabello est bien connu dans le monde du Vaurien. Non seulement il est un barreur de très haut niveau, mais son expérience en font une autorité et une référence.

 

Ce que nous vous présentons ici est un document qu'il a réalisé, et qui décrit l'équipement optimisé d'un Vaurien.
Attention ! Coeur sensibles s'abstenir. Tout ce que Pablo nous présente est une compilation des dispositifs de réglages les plus sophistiqués.

 

Aucun doute : ceci n'intéressera "au pied de la lettre" que les plus perfectionnistes. Cependant, toutes les notions abordées ici sont fondamentales et méritent d'être connues. Ce qui peut varier, ce sont les solutions qu'on peut apporter à tel ou tel réglage, en fonction de son matériel... ou de ses goûts. En effet, vous vous apercevrez que les dispositifs décrits présentent des alternatives, parfois plus abordables.

 

Enfin, ne perdons jamais de vue que tous les bateaux et/ou équipements ne sont pas identiques, autrement dit que les recettes ne sont jamais universelles.

Pour la traduction de cet article, nous nous sommes efforcés de garder l'esprit et le style du texte original. Notre satanée langue, et son obsession de la précision, nous ont quelque peu compliqué la tache... ceci pour que vous pardonniez le rythme parfois laborieux du texte français.

 

Bonne lecture.

 

Réglage du mât

Le cintre longitudinal

Dans le plan longitudinal, le mât travaille comme un arc tendu entre deux points fixes, à savoir l'emplanture et le capelage. Le capelage se déplace dans le plan vertical, et plus le mât cintre, plus la distance qui le sépare du pont diminue.

Le cintre longitudinal peut être généré de différentes façons :

1 - Les barres de flèche. (voir l'article dédié)

Lorsqu’elles forment un angle très ouvert (voire plat), elles limitent le cintre longitudinal du mât par traction sur le hauban au vent. Par contre, lorsqu’elles forment un angle fermé, elles favorisent le cintrage longitudinal, mais contrarient moins le cintre latéral.

2 - Le hale bas

 

La poussée de la bôme au point de fixation du vit-de-mulet.
Cette poussée provient de la composante horizontale de la traction du hale bas.

3 - L’étarquage du foc

La jauge du Vaurien permet d’abaisser la fixation du foc par rapport à la fixation des haubans. Un fort étarquage du foc permet donc d’aider le cintrage longitudinal du mât.

Dans ces conditions, le cintre est limité par les cales au niveau de l'étambrai (ou au contraire provoqué artificiellement au moyen d'une cale poussante).
Sous l'action de ces divers éléments, la partie du mât comprise entre l'emplanture et le capelage part vers l'avant (dans la mesure permise par le creux le long du guindant de grand-voile), tandis que la tête est attirée vers l'arrière.

Le réglage longitudinal du mât est très important pour l'équilibre général du dériveur. La courbe doit être harmonieuse et le contrôle de la partie basse est particulièrement important dans la brise.
Le cintrage du mât en avant devra être contrôlé.

Dans la brise, il convient d’amplifier cette déformation pour serrer le vent au mieux en aplatissant le plus possible la grand-voile (résorption du creux).
Dans le vent léger, il faudra conserver tout son creux à la grand-voile. La barre de flèche au vent devra effectuer une poussée plus latérale pour empêcher le cintrage latéral du mât.

Calage du mât

Le réglage du mât se fera également par un contrôle au niveau de l'étambrai.

Dès que le vent fraîchit, il faudra prendre du hale-bas, et/ou solliciter énergiquement l'écoute de grand-voile. Le mât sera contrôlé dans son déplacement arrière/avant par un dispositif de cales.

Il y a deux solutions efficaces :

1 - De petites planchettes ayant une épaisseur de 5 à 10 millimètres que l'on glisse dans l'étambrai devant le mât (dessin).

Solution simple à mettre en oeuvre.
Le réglage en navigation (ajouter ou supprimer des cales) est « assez » simple.
Seule contrainte : il faut amarrer les cales au banc de mât (à l’aide d’une garcette), car, en cas de dessalage, vous n’aurez plus qu’à contempler ces œuvres d’art flotter, généralement hors de portée.
2 - Un système de calage réglable à distance (dessin ci-contre).
Le système est basé sur une cale excentrique ou de section ovale, dont la rotation est confiée à un bras de levier commandé à distance (bout et taquet).
Ceci a quelques adeptes, mais, avouons le, la réalisation du dispositif est délicate.

L'action sur ces cales provoque des réactions spectaculaires. Par exemple, par vent de force 3 au près, mât bloqué vers l'avant et écoute normalement bordée, la voile conserve son creux et le voilier est légèrement ardent. En enlevant une ou plusieurs cales, le mât prend du cintre, provoquant un aplatissement de la grand-voile et une plus large ouverture de la chute. Le voilier devient plus doux à la barre ; il serre un peu moins bien le vent, mais il enregistre un gain de vitesse appréciable.

Tenant compte de ce qui précède, voici quelques règles de base qui permettent de mettre en œuvre votre bateau… avant de personnaliser vos réglages !

1 - Par vent léger

Si l'eau est plate, avec une voile normalement creuse et un mât nerveux on naviguera haubans tendus, sans caler le mât devant, et éventuellement en lui laissant un léger jeu latéral.

Dans du clapot, il est parfois intéressant de diminuer l'étarquage du foc de manière à obtenir plus de souplesse dans le gréement.

En plaçant des cales transversales en avant du mât, il sera possible de limiter l'avancée de celui-ci. Lorsque la grande écoute est bordée, la poussée de la bôme sur le mât est stoppée. La voile conserve son creux. Mais il est alors nécessaire que la tête du mât, au-dessus du capelage soit rigide, car sans cela, l'effort de traction sur la grande écoute se répercutera exclusivement sur la chute de la voile. Maintenu par l'envergure du foc et ne pouvant partir en arrière, le mât se cintrera seulement à partir du capelage, provoquant un aplatissement exagéré de la partie haute de la voile, ce qui est néfaste au bon rendement de cette dernière.

2 - Dans les brises moyennes

L’étarquage du foc sera plus important. On naviguera raide. Il conviendra de prendre du cunningham afin d'empêcher le creux de la voile de reculer et de rendre le bateau trop ardent.

Si avec ce réglage, le bateau est ardent, on recherchera un bon équilibre en lâchant un peu d’écoute de grand voile. Cependant, cette «ouverture» ne devra pas être exagérée. Et si, malgré cela, le bateau continue à se vriller dans la risée au lieu de prendre de la vitesse, on dégagera progressivement l'étambrai. On supportera par eau plate un mât plus calé que si la mer est formée ou avec du clapot. Dans ce cas, en plus d'un relâchement à l'étambrai il sera bon de donner un peu de mou au gréement.

3 – Dans du vent frais

Lorsque le vent fraîchit, on supprime progressivement des cales. Le hale-bas de bôme est souqué plus fort, et il faut lâcher un peu d’écoute de grand voile. Si malgré cela le bateau se couche dans les risées, il faudra agir sur le gréement en relâchant celui-ci. Le mât vient alors s'appuyer latéralement contre l'étambrai provoquant une amorce de dévers (ventre au vent). On pourra également relever «un peu» la dérive.

D'autre part, il faudra tenir compte de la position du point de tire du foc. Très avancée dans les vents légers, elle sera reculée progressivement à mesure que la vitesse du vent augmente, de manière à bien faire ouvrir la chute. Ceci peut être réalisé au moyen d’un barber-hauler de foc.

Enfin, une augmentation de la quête, par relâchement de la drisse de foc, favorise le louvoyage dans la forte brise. Mais il faudra alors raccourcir les haubans ce qui constitue une acrobatie en navigation.

En résumé, le bon réglage du voilier est essentiellement conditionné par le comportement du mât. En fait, il s'agira de jouer avec la tension du gréement, la limitation des courbures du mât et parfois avec sa quête.

Quelques remarques :

Assurez-vous que le mât est bien centré (retaillez le banc si nécessaire), et que les haubans sont rigoureusement de la même longueur.

Fixez deux cales de part et d’autre du mât, dans l’épaisseur de l’étambrai. Le mât sera ainsi parfaitement guidé dans ses mouvements.

Autre solution qui permet à la fois un calage latéral et longitudinal : adoptez le système ci-contre. Très efficace !

Un bateau bien réglé tient son cap seul lorsqu'il est à plat. Mettez-vous au rappel, il doit abattre. Rentrez à l'intérieur, il doit loffer.

Dernière observation (et non des moindres !)

On ne saurait être trop prudent. Pour éviter au vent arrière un cintrage inverse exagéré pouvant conduire à la rupture du mât, il est recommandé de bloquer celui-ci en arrière (estrope).

Epilogue

En matière de réglage de dériveur, tout est lié à tout. Les réglages sont interdépendants, d’où leurs complexités.
En Vaurien, où l'accastillage est délibérément limité, et où (pratiquement) rien ne peut être réglé « en route », tout sera affaire de goût personnel et de compromis.
Une seule règle : Naviguez ! Testez ! Naviguez encore …et regardez ce que font les meilleurs.

 

Réparation d'une étrave de coque plastique

A usage des vauriennistes maladroits et ne connaissant pas les règles de priorité (je ne dénoncerai personne)
Par Thibault Vandrot


1 - Poncer la zone abimée pour découvrir les dégâts

Ici on voit que le gel coat n'est plus là et qu'il manque toute la fibre en partie extérieure.
La fibre intérieure est encore là, mais déchirée autour du trou 'notamment au dessus et sur les deux côtés. Elle ne tient presque plus.

Il faut laisser cette fibre en place, car elle servira de fond de coffrage à la réparation. Un élastique fixé dessus permettra de la maintenir en place pour que les tissus que j'appliquerais ensuite épousent bien la forme de la coque et adhérent bien au fond de coffrage

2 - Avec de la choucroute* on recolle la fibre intérieure (fond de coffrage) sur le pourtour du trou. (pour insérer la choucroute on peut utiliser soit un petit pinceau soit une tige métallique).

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On met l'élastique en tension pour bien faire coller le fond de coffrage sur le pourtour, qui est sain.

*choucroute = résine polyester + catalyseur 2% + mat de verre** mélangé dans la résine.
**mat de verre :: fibres de verre mêlées et tenus en place par une "cire", qui se dissous au contact de la résine polyester

Lorsqu'on a un "vrai" trou, et qu'il ne reste rien (plus du tout de fibres), il faut utiliser une languette de plastique ou un morceau de fibre de verre imprégné de résine la veille ou n'importe quoi d'autre pour faire le fond de coffrage.
On colle le fond de coffrage de la même façon que j'ai recollé ici la peau intérieure de fibre, en utilisant de la choucroute et un élastique.

Après l'étape 2 :

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Il reste un petit trou entre le fond de coffrage et la coque (photo de droite), mais ce n'est pas genant pour la suite.


On a maintenant un support pour appliquer les tissus de verre qui constitueront la "vraie" réparation.

3- Maintenant que l'on a un fond de coffrage, on peut enfin appliquer les tissus de verre de renfort (soit du tressé, mais il n'y a pas d'interêt et c'est plus dur à appliquer, soit du mat de verre) :
- débord découper les morceau de tissu de verre que l'on va mettre, à la forme voulue
- on prépare de la résine polyester + catalyseur 2%.
- on passe avec un pinceau la résine sur la zone où on va mettre le tissu,
- on dépose le tissu sur la zone : le mat de verre est un peu "rigide', mais en l'imprégnant de résine, après quelques secondes, la cire qui maintient les fibres entre elles se dissoud, et avec le pinceau on peut très facilement travailler les fibres pour leur donner la forme de l'étrave.
L'avantage d'utiliser du mat de verre, c'est qu'il n'y a ainsi quasi aucun risque de former des bulles d'air (les fibres sont libres entre elles après la dissolution de la cire et se déposent bien sur le support)

On voit ci-dessous la réparation terminée :

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J'ai utilisé du mat de verre 300g/m² (trouvé à Leroy M....). J'ai mis 2 couches : un morceau localisé sur la réparation, un morceau plus grand.
En jouant sur le nombre de couche et sur les épaisseur, on peut rattraper des défauts de planimétrie ou des creux.

A présent la finition :

4 - Poncer fort, puis appliquer le gel coat (prendre du gel coat paraffiné, de finition, pas du gel coat de moulage)
Pour le gel coat c'est 2% de catalyseur, comme la résine polyester. Mais 10% ça marche aussi.

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Encore un peu de ponçage et c'est fini !

Barres de flèche

Rédiger un article sur les barres de flèche relève de la mission impossible. En effet, ces "appendices" sont l’un des composants du mât, et on ne saurait être exhaustif sans évoquer l’intégralité du sujet mât+bôme+voiles et de leurs constituants : pied de mât, étambrai, cales, réglage de la bordure, cunningham, structure des lattes de voiles, etc …
Cependant, nous ne traiterons ici que des barres de flèche, renvoyant ainsi à d’autres articles existants… ou à venir.

Les barres de flèche n’ont pas un rôle passif. Elles sont, au contraire un moyen efficace et spectaculaire pour agir sur l’équilibre et la marche du bateau.
La théorie voudrait qu’elles soient articulées pour pouvoir optimiser leur pouvoir de contrôle du mât. Cependant, peu d’équipages utilisent cette méthode et préfèrent des ferrures permettant un réglage "discret" de l'angle d'ouverture.

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Il existe deux types de barres de flèche : les longues et les courtes (ou neutres).

1 – Les barres de flèche longues :
Elles dévient le hauban selon un angle fermé entre le capelage et la cadène.
Plus on étarquera la drisse de foc, plus la pression des haubans sur les barres de flèche sera importante. Elles pousseront le mât vers l'avant jusqu'à ce que les haubans soient tendus en ligne droite entre capelage et cadène.
Lorsqu’elles forment un angle très ouvert (voire plat), elles limitent le cintre latéral du mât par traction sur le hauban au vent. Mais attention ! Une telle barre de flèche, trop longue, peut avoir un effet néfaste, comme le montre l’illustration de droite.
Par contre, lorsqu’elles forment un angle fermé, elles favorisent le cintrage longitudinal, mais empêchent moins le cintre latéral.

2 – Les barres de flèche courtes :
Elles donnent au hauban un angle plat entre le capelage et la cadène.
Le fonctionnement est le même. Mais, dès le début de l'étarquage*, le mât n'est pas poussé vers l'avant. Il est au contraire immédiatement retenu par des barres de flèches.
Le cintrage du mât est alors confié à l'ensemble "hale bas+cales".
* NB : la jauge autorise d'abaisser la position du point de drisse du foc : ceci permet, lors de l'étarquage de ce dernier, de pré-cintrer le mât.


►         Le bon compromis pour un Vaurien équipé d’un mât "normalement souple" implique des barres de flèche assez courtes, mais pas neutres. La tête mât peut ainsi "effacer" les risées. La partie de l'espar sous le capelage accompagne le mouvement sans exagération. Le mât restant souple permet au bateau de passer dans les vagues et les surventes.
Dans cette hypothèse, une bonne longueur de barre de flèche peut être de 42 à 44 cm mesurés entre le hauban et la rainure du mât.
Pour un mât plus rigide, il sera avantageux de fermer légèrement les barres de flèche et de porter leur longueur à 46 cm.

Quelques enseignements en vrac :

  1. Quand on se procure des barres de flèche, vérifier qu'elles sont … trop longues. Il sera aisé de les raccourcir. Autre solution : acheter des barres télescopiques.
  2. Pour un mât souple, des barres de flèches courtes, l'empêchent de plier exagérément.

L'amplitude du mouvement de l'articulation (si elle existe) devra être plus grande pour un mât raide que pour un mât souple.

  1. Pour une grand-voile creuse, les barres de flèche doivent être plus longues que pour une grand-voile plate. Ce premier cas correspond à un réglage idéal dans le petit temps et en eau plate. Le cintrage artificiel du mât procure une bonne répartition du creux de la grand-voile sans pour cela agir sur la tension de la chute. L'écoute et le hale-bas peuvent alors jouer indépendamment leur rôle*.
    Dans les petits airs, il est également intéressant de ne pas caler le mât au niveau de l'étambrai.
  2. Lorsque le vent fraîchit, l'écoute sera plus fortement sollicitée. Il faudra alors contrôler le mât au niveau de l'étambrai (cales) pour limiter le cintrage.

*  N.B. : cette observation renvoie à l’utilisation d’un circuit d’écoute adapté, permettant de centrer la bôme sans faire d’effort sur l’écoute de grand voile.